mercredi 26 décembre 2007

Un cadeau

Mon premier cadeau de Noël de la part d'un copain, deux petites nouvelles écrites et illustrées par son professeur de peinture et de dessin.


La dédicace.


Papa Noël existe, parfois il se déguise en un de nos proches. Nos yeux, trop grands ouverts, ont du mal à saisir le petit détail qui le trahit.
Joyeuses fêtes à Vous.


mercredi 14 novembre 2007

Mardi 14 novembre

Les branches en deuil, les feuilles, la fin de l'effort,
Quelques lignes qui détrônent l'automne,
Poussent le bide du printemps sur le trône,
Et me réjouissent afin que mon rire me ride encore.

mardi 23 octobre 2007

La tête dans le sablier

Avez-vous déjà essayé d'attraper la fumée?
Celle qui sort d'un tas de feuilles qu'on doit brûler dans le fond du jardin au début de l'automne. La main tendue vers cette matière qu'on voit se remuer d'un gris de crayon à un blanc impur d'une page vierge. Très vite, les doigts se resserrent, on sent une chaleur, un peu comme celle d'un chauffage d'appoint qu'on allume un peu trop tôt en octobre. Puis on ouvre la paume, rien n'est là si ce n'est que ces curieuses lignes tracées sur la peau.
Si vous avez essayé cela alors vous savez le sentiment que j'ai au fond de moi durant ces jours passés, cette sensation agréable d'avoir une chose en main, en même temps, je ne sais pas ce qu'elle est vraiment car je ne la vois pas. Elle ou ça me hante, me réchauffe, me rassure. Alors, qu'est-ce que ça change, on me le demande depuis que j'ai reçu mon numéro de siret d'artiste peintre.
J'ai retourné le sablier dans ma tête, le compte à rebours a commencé, sur la ligne des encres, je dois sprinter jusqu'au cercle chromatique. Pour l'instant je ne peux répondre qu'en disant: Ah! mes pinceaux, courez!

jeudi 4 octobre 2007

Anthologie de l'humour noir



Bestiaire sans prénom


l’éléphant est amoureux du millimètre


l’escargot est fier
sous son chapeau d’or
son cuir est calme
avec un rire de flore
il porte son fusil de gélatine


l’aigle a des gestes de vide présumé
son pis est rempli d’éclairs


le lion porte une moustache
en pur gothique flamboyant
et des souliers pâles et purgés
comme un néo-soldat
après une défaite de lune


la langouste descend du mât
échange sa canne contre une baguette
et remonte avec son bâton
le long du tronc d’arbre


la mouche avec un regard ronflant
repose son nez sur un jet d’eau


la vache prend le chemin de parchemin
qui se perd dans un livre de chair
chaque poil de ce livre
pèse une livre


le serpent saute avec picotement et picotement
autour des cuvettes d’amour
remplies de coeurs percés de flèches


le papillon empaillé
devient un papapillon empaillé
le papapillon empapaillé
devient un grandpapapillon grandempaillé


le rossignol frère du sphinx
arrose des estomacs des coeurs des cerveaux des tripes
c’est-à-dire des lys des roses des oeillets des lilas


la puce porte son pied droit
derrière son oreille gauche
et sa main gauche
dans sa main droite
et saute sur son pied gauche
par-dessus son oreille droite

Hans Arp

mardi 2 octobre 2007

Ca dao

Hỡi cô tát nước bên đàng
Cho tôi gạn ánh trăng vàng nghe cô.
Gạn cho trăng nước là thơ
Gạn cho sông cả đôi bờ thảnh thơi
Mai này hạt gạo lên ngôi
Tôi ngồi tôi nấu, thành hai chỉ vàng
Một chỉ tôi biếu tặng nàng
Một chỉ ký gởi lá bàng trường xưa.

O! Ma demoiselle qui assèche les canaux,
Offrez-moi l'éclat de la lune dans votre seau.
J'en décanterai alors une marée mouillée de vers,
Afin que les deux bords de la rivière respirent.
Lorsqu'un matin dorera les rizières,
Encore assis, je macérerai deux fils d'or,
Je gagerai l'un à une femme,
Et l'autre à l'abre de l'école d'autrefois.

trăng : la lune
vàng : jaune, or
bàng : un badamier
Une nouvelle traduction d'un chant populaire vietnamien.

lundi 1 octobre 2007

Lundi, le premier jour d'Octobre

L'air devient frais, je dois me couvrir d'avantage,
Avant d'aller voir les feuilles payer le péage aux baies.
Les veines vertes se déclinent en parachutes.
Encore une fois cette nuit, le vent, en clopin-clopant,
Balaie les ondes, je ne peux acheter ce moment.
Sur cette danse, j'y mettrai un morceau de flûte.
Soudain, un fil m'amène à l'été prochain,
Mais avant ce prochain,
Les éphémères du printemps viendront.
Bientôt l'hiver, je le veux,
La pluie tombe,
A cet instant, je suis au pied de l'automne.

vendredi 14 septembre 2007

Goethe et Turner


Norham castle, sunrise, William Turner

" 155. Quand l'obscurité de l'espace infini est vue à travers des brumes atmosphériques éclairées par la lumière du jour, la couleur bleue apparaît. Sur les sommets élevés, le ciel apparaît de jour bleu roi, parce que seules quelques vapeurs légères flottent devant les ténèbres de l'espace infini; dès qu'on descend dans les vallées, le bleu s'éclaircit et passe finalement à un blanc bleuté dans certaines régions et lorsque les brumes deviennent plus dense.

156. Pour la même raison , les montagnes nous parraissent bleues; car lorsque nous les regardons à une distance qui ne permet plus de percevoir leurs couleur propres, la lumière qu'elles renvoient n'atteint plus notre oeil , et elles se comportent comme un objet tout à fait obscur qui, à travers les brumes troubles interposées apparaît dès lors bleu."

Traité des couleurs Goethe.

Avec la lecture de Goethe, je ne vois plus les couleurs du même oeil.
Quand nous regardons la lumière de face, le soleil par exemple, nous plissons les yeux instinctivement. Les peintres se servent de cette action pour discerner les contrastes et le clair-obscur. Puis, une fois le travail avancé, ils regardent la peinture dans un miroir, et ils corrigent les défauts qui ne sont pas visible à l'oeil nu.
J'ai découvert les peintures de William Turner que depuis peu, et je suis resté fasciné. Je me demande s'il ne passait pas son temps à regarder le soleil de face car j'ai l'impression que la lumière efface les formes des objets qu'à cette condition.

mercredi 29 août 2007

Un soir, après la pluie du midi

Loin des yeux, les racines s'en vont
Vers la profondeur, reine du silence.
Les feuilles vibrent, nombreuses,
Au même rythme, les branches atterrissent.
Ce soir, au pré, près des gouttes qui s'envolent,
Il n'y a personne, ni chose.
A l'abri, la sève nourrit les entrailles,
Dehors, l'écorche recouvre l'arbre
Des écorchures nouvelles.
La lune, je l'imagine, grise mine,
S'est planquée aux voiles de ses vapeurs,
Rivalise avec les étoiles,
Dites-moi, mes lucioles! Qui éclaire mon toit ?

lundi 20 août 2007

vendredi 17 août 2007

Ca dao

Avec les pensées tournées vers le voyage au "bled" l'année prochaine, je passe pas mal de temps à lire, à réveiller le vocabulaire et l'esprit vietnamien qui s'était endormi depuis une dizaine de printemps. Je vous partage ici une de mes redécouvertes. Le "Ca dao" est un chant populaire vietnamien, il diffère selon les régions. Parfois le sens est une fable moralisante, parfois c'est de l'humour. Le chant est toujours très imagé.

Trâu ơi ta bảo trâu này
Trâu ra ngoài ruộng trâu cày với ta
Cấy cày vồn nghiệp nông gia
Ta đây trâu đấy ai mà quản công
Bao giờ cây luá còn bông
Thì còn ngọn cỏ ngoài đồng trâu ăn

O buffle, je te dit ceci:
Côte à côte, au champs, nous l'entaillons,
Taillader la terre est notre vie
Je suis ici, tu es là, nul soucis du plus vaillant
Quand les rizières sont encore en fleurs,
Un peu de pousses vertes, au champs, te contente.

J'ai traduit en essayant de remettre le plus d'images possible. Il est difficile de redonner la musicalité à la traduction, il en est de même pour exprimer les métaphores présentes dans le chant. Peut-être, une série de peintures sur ces chants m'est imposée.

samedi 11 août 2007

Croquis 2







Ci-dessus, mes dessins d'aujourd'hui, idées en vue d'une prochaine série.



le personnage de droite a quelque chose de faux,





Toujours les personnes qui attendent le tram. Ici c'est la même personne qui a changé sans cesse de positions, il faut vraiment s'entraîner à "choper" le mouvement en moins d'une minute. Ils sont capricieux ces modèles vivants.^^














Ces deux derniers dessins sont les notes du week-end précédent.
Au-dessus est la vue de la mer a 19h avec un ciel bleu sans nuage, le soleil est de face, et en plissant mes yeux pour permettre à la vue d'apprécier la lumière, j'ai vu comment elle dissout les formes. Un copain m'a fait remarqué qu'il manque le bruit des vagues et les voix.
Le 2e dessin est une forêt de pins, où nous avons fait un pic-nic, la lumière d'été de 21h se logeait dans un espace vide au milieu des cimes. Les couleurs varient dans les tons marrons et verts, et comme le feuillage n'est pas très dense la lumière blanche scintillait par trous irréguliers dans ce tas.
Je commencerai dans peu de temps à dessiner Bordeaux vu d'un coin où peu de gens s'aventurent.
En attentant, 12dimanche à vous.^^




mercredi 8 août 2007

Soirée fin d'exposition




L'exposition est prolongée jusqu'à la fin de ce mois-ci,
Vendredi 31 Août à 19h soirée de clôture.















Je ne suis pas très présent sur le blog en ce moment car j'ai une surcharge de travail, plus un petit déménagement, et le projet personnel dans la peinture à mettre en place. Je vous souhaite un agréable mois d'Août.

vendredi 20 juillet 2007

L'océan

Le pommeau de douche, là-haut,
Arrose la nuit de filantes.
Pendant ce temps,
Les feux
Glissent et relancent,
Les gouttelettes
Se plissent en déferlantes,
Savonnent la fabrique.

lundi 16 juillet 2007

Photos de l'exposition


























Je vous présente un aperçu du lieu de mon exposition, et les changements dans mes toiles . Tout s'est très bien déroulé. Je vous souhaite une agréable semaine. Et un petit secret, la prochaine série sera plus réaliste.


mercredi 11 juillet 2007

La ballade des ailes liées

Je suis le pardessus des temps,
Au sied en ce qui m'enchante,
En chantant les lignes d'antan,
Mêle la vigne, tait l'attente,
Point d'ombre, ombrelle et l'amante,
Fait la poche riche aux rides,
Laits, vision erre quand je hante,
O! Mers, sans moi, sens au vide.

Je suis le lit vert au printemps,
Laité aux tonnes sous la tente,
Le sein meurtri au point mort ment
A qui est simple et les menthes,
Savanne, par esse mendiante,
Chat, riz des esprits rigides,
Chouette de l'angoisse alarmante,
O! Mers, sans moi, sens au vide.

Je suis la peau, mets mes prix en
L'azur rence de l'aisée menthe,
L'éléphant en fourmillement,
La canne à sucre odorante,
Verre en d'absynthe verdoyante,
Trouble au limpide et perfides
Poids, son et bois, son d'acanthe,
O!Mers, sans moi, sens au vide.

Prince, ivoire, soie, riche en
Amour, le lit en jais s'évide,
Je suis scié et tendu aux vents,
O! Mers, sans moi, sens au vide.

Tu dung

mardi 10 juillet 2007

Un peintre au féminin

Tsunami 1


L'île rose


Brume



Tsunami 2




Autoportrait

Je vous présente les peintures de Julie.

dimanche 8 juillet 2007

Le secret

Tu avance avec l'air, ma plume somnolente,
Eprise des étoiles, tend la toile, me méprise.
Telle la vanité de la rose, sous l'entente
De Waterhouse se compare à la mainmise
De lames agitées, de braves sous l'air Meiji,
Qui servaient au mieux, vivaient un amour feutré,
Le corps meurti, cultivaient l'esprit de lettré,
Le Shogun, sage de l'ampleur d'un son uni,
Disposait de leurs bras, irriguait la moisson
De villages sereins en un sein de pays.

Je tiens ta barbe et ton édredon,
La pudeur de ma soeur Sans merci,
Je ne peux en découdre, ma plume,
A tisser les vents et les écumes
Enfin te coudre, te filer à Pandora,
Ma vie, ma bile en une encre t'habillera.

tu dung

vendredi 6 juillet 2007

La rue

Au milieu de cette droite goudronnée,
Né mon regard à l'horizontale couronnée,
Haut devant l'interdiction de stationner,
Seul, installé au grillage ferré,
Le vent detté nonchalant nie en rafale.

Yeux, nez, lèvres, pointés vers l'ouïe moite,
Soudain un éclat de vert éclate, notable
Entre la flagrante gouttière brunie, en brin
Et les pierres taillées, polies, en déclin
Grisées beiges en grappe, mur sans table.

Une feuille, ordinairement adéquate,
Unique ornement de la rue à deux sous,
Son nom, je vous le dirai en dessous,
En selle d'un tour de magie au fait,
A cru un peu comme celle des fées.

Pour l'instant je vais m'assoir,
Au perchoir cotonneux,
Et vendre mon rythme aux poids,
Au perchoir mélodieux
De la mélancolie d'un soir
D'été au sirop trop de citron.

Elle m'accorde en contrepartie,
A la sue des glaçons de sa sucrerie,
L'acidité élévée, la garde à vue,
En contre-bas, prolonge ma vue
De l'air épanoui des ornières,
Vers la vie dans la rue des étuves,
Le flux à feuilles nommé la misère.

Tu dung

Elle m'intrigue depuis quelques semaines cette plante nommée la Misère, comme elle est encore là dans la rue "Les étuves", je la dédicace ces lignes et je profite de cette occasion pour vous souhaiter une agréable fin de semaine.


lundi 2 juillet 2007

Exposition de mes peintures


Vernissage le Vendredi 13 Juillet 2007 à 19h

Fin d'exposition le 31 juillet 2007

Enfin, tout est confirmé et me voilà reparti dans les événementiels. Je recommence par cette courte exposition pour cet été. Je vous présenterai les photos d'ambiance. En attendant, je vous souhaite une douce et harmonieuse semaine.

samedi 23 juin 2007

Après la musique

Arrivée au mont Parnasse, avec le maladroit contrôleur, nous sommes partis chercher notre copain en exil pour la carrière puis...

J'ai profité pour faire des clics et des flashs, car le planning n'était pas prévu pour les croquis, néanmoins j'ai pris des notes...





Je suis en train d'approfondir mes études de la perspective, et j'ai vérifié les observations à propos de la lumière, déjà énoncées par d'autres peintres, en temps de grisailles. Quand le ciel est claire, sans nuages, au pied de Sacré Coeur, la vue lointaine de Paris est couverte par une brume jaunâtre(sfumato ?). Par temps d'averses, la lumière est diffuse et vue de loin les détails sont les plus nets. La lumière idéale pour peindre sans reflets.












Je vais tenter d'intégrer ces nuages à mes croquis des gens qui attendent le tram, les conversations et préparer soigneusement une exposition, dans environ deux ou trois semaines tout en continuant à approfondir De Vinci,Traité de la peinture, Goethe,Traité des couleurs, Kandinsky,Du spirituel dans l'art, Point et ligne sur plan, Klee, Théorie de l'art moderne.
Longue vie à la migraine et les aspirines.
Ah, Oui! Nous avons pris le dîner en face d'un restaurant au nom Le Paradis.



dimanche 17 juin 2007

Hier, concert au monstre

Coincé au hublot, j'entend un cachalot,
Son chant coulant un superbe paquebot,
Pauvres, beaux, marins moqueurs de l'albatros,
Comme des chats dans l'eau, maigres et moches.

Cet immense poisson, il pourrait marcher
Puis refouler son bleu quotidien, plastique,
Sucré léger, douce banane, pulpeuse,
S'enivrer aux doigts doubles de la crocheuse,

Violoncelliste en contre temps triste,
Blancheur et peau, éclairée ronde soliste,
L'orange dans son dos mange le rouge,
Couche de poudre, ses joues roses rougit,

Enfonce ses ongles, glissant vers le mi,
Sur un corps de bois, sans veine, vernis foncé,
Tiraillé par quatre cordes expire
Grave en une pincée douloureux, la aigüe.

En paix, Socrate continue son siguë,
Gertrude régule les échappements,
Les amusement au fond de l'océan

Au monstre marin contre son gré, malgré
Les belles couleurs abstraites de Turner,
Au son des heures enchaîné à chavirer.

Tu dung



Un petit concert du vendredi soir, mélangé à mon envie de peindre mais je suis coincé au travail aujourd'hui, alors je vous écris. Un doux dimanche vous sourit.

vendredi 15 juin 2007

Comment et pourquoi j'ai choisi la peinture.

Pendant le film, Mary à tout prix, sortie le 11 novembre 1998 lorsque Ted, joué par l'acteur Ben Stiller, à peu près, a dit :" Je suis écrivain car c'est un métier que je peux exercer partout où je pourrai être avec la femme de ma vie."
Après ce cinéma, la tête jeune de vingt années et encore dans les nuages, j'ai réfléchi à cette phrase, puis à devenir un écrivain. Ecrire des livres en français alors que j'ai des lacunes de vocabulaire dû à mon arrivée tardive en France, en 92 exactement, à ce moment là je savais dire "bonjour, merci", ce n'est pas possible, pas avec ma tronche de niak. En revanche j'ai toujours dessiné, je crois avoir une chance de travailler en tant que dessinateur, illustrateur ou peintre.
Dans cet enjeu, il y a la femme et aussi ma liberté, cette dernière je l'ai compris que plus tard quand la femme est partie avec la télé. Alors j'ai arrêté mes études supérieures, mon premier refus envers l'enseignement, la fin d'une fausse docilité et d'une obéissance aveugle. A cet effet, venait le refus du travail des bureaux d'études, et de méthodes de conceptions mécaniques. Je suis allé voir et espérer à la faculté d'histoire de l'art et j'ai encore abandonné quand mes maîtres de stages et de travail au musée comptemporain m'ont dit que je ne serais considéré comme jeune artiste qu'à l'âge de trente ans. Ainsi j'ai commencé à travailler dans les salles de jeux pour être indépendant et avec soin j'ai cramé ma jeunesse comme il se doit, pour ne pas être gris à force de broyer du noir.
A présent, approchant de la trentaine je sors de l'ombre, en montrant un peu plus le projet que j'ai nourrit et mené dans mon coin. Je suis autodidacte et la peinture n'est pas ma passion, elle est simplement le travail qui me permettrait, peut-être, de vivre à l'écart de ce monde et continuer à refuser de servir le progrès et la course à l'industrie en négligeant l'être humain. Ressentir la souffrance est tragique, en rire de la souffrance la rendre comique, vivre et lutter tant que la force est encore là est une épopée.
La technologie et les belles inventions, au lieu de servir l'humanité à progresser et à communiquer, a créé une nouvelle forme d'esclavage, le miroir dans lequel l'homme croit voir son reflet et ses rêves de grandeur. Les esclaves des Amériques ont inventé le blues pour communiquer et les maîtres ont imité pour se moquer de ces pauvres. Les chaînes abstraites de notre temps sont là, l'antidépresseur a remplacé la drogue que l'on donne au mineur, les pauvres créent et travaillent, les millionaires achètent et collectionnent pour les générations à venir, mais si on fait le calcul sur trente ans de carrière on a gagné le million rêvé, le compte était bon en franc.
Mon professeur d'Histoire du lycée, un fier breton, amateur de whisky m'a appris à aimer plus cet alcool que ses cours, il m'a aussi appris une autre chose, le travail c'est notre liberté disait-il. Cet autre professeur de qualité, qui au premier cours a fait remplir un questionaire sur le besoin, les vingt-quatre garçons de la vingtaine ont tout mis sauf le sexe et pourtant il est le quatrième besoin dont on s'efforce tant à sacraliser pour le rendre négatif en montrant des illusions à la jeunesse. Nicole Kidmann a si bien dit à la fin de Eyes Wild Shut de Stanley Kubrik:"fuck."
Dans le cybercafé où je travaille actuellement, je vois toute sorte d'hommes de classe et de métiers différents, certains résignés à être père et tentent de le faire au mieux mais ils ressentent toujours l'envie de jouer encore avec les copains, d'autres viennent car ils se sentent libres d'être eux-même, il y a aussi les assistés, les désespérés qui ont perdu l'espoir pour l'instant et les vieux mauvais garçons trop vieux à présent pour être mauvais, et ceux de la vingtaine qui ont besoin d'entendre sans arrêt "Va trouver un boulot" pour se décider enfin par eux-même d'être responsable. Enfin il y a les sauvages assagis, les marginaux lucides qui ont encore un sens de l'honneur et qui ose le respecter.
Cela dure et je continue ma besogne dans ce cybercafé en tant qu'employé pour garder l'âme de cette salle comme l'a laissé l'ancien gérant qui avait aussi un autre métier, celui d'éducateur. Puis j'ai découvert les rares lieux où la vraie convivialité est là. Cette découverte me rassure quelque peu à propos de cette ville, perpétuellement en évolution, que j'ai choisi, je veux qu'elle soit ma deuxième ville natale. D'ici je vais me servir des couleurs, des formes et des symboles pour montrer du doigt l'image digne du dieu dégénéré à l'esprit humain. Le secret, Edgar Poe m'a appris comment cacher un secret avant de mourir misérablement dans une rue, pour ceux qui sont intelligent il suffit de le mettre en évidence car ils chercheront toujours une réponse ailleurs et le tout est révélé pour clore. Nous sommes tous intelligents, c'est notre aptitude à observer, déduire, relier et choisir.
De la brume au fil qui nous relient, je dessine et prépare mon dessein pour mériter les seuls biens qui me restent. Tu, dung un prénom double qui signifie charmant et courageux que j'ai conservé en refusant la facilité de prononciation de Damien ou Joseph, j'ai réajusté le tout avec un troisième mot pour me définir, la Foi, celle que j'ai perdu très tôt puis retrouvé grâce aux nombreuses crises par une surconsommation du café. Je peux vous dire, à présent, avec assurance que ma peinture, mes couleurs ne sont pas un message de colère, ni d'oppression mais ce sentiment d'exister libre, à la fin de l'acte. A force de répétition, cette forme en V que vous voyez parfois comme nos ailes abstraites est aussi les deux simples traits qui représentent notre beau sourire.

lundi 11 juin 2007

Délire

Cupidon enlève l'arc du tronc
Du d majuscule à l'abandon,
Qui devient épais comme un i
Le dé ainsi n'était pas à jeté.
Ce singulier des putti vit
La corde en courbe encore fléchée
Relie le manque et rit
Car il vit alors un e petit.
Ici, l'endormi Cicéron,
Avant son arrivé à l'Archéron,
Avale ses cailloux salés
Quand il nous voit bouche bée,
Et pour éviter de voir nos moues,
Nous révèle que l'équilibre du fou
Ses jambes en l'air, sans nues
Donne à ses yeux un u.

Carnet de croquis

Ci-dessus mon fou du roi, puis des croquis de personnes qui attendent le tram.

Une conversation d'aujourd'hui,

Une jeune fille qui attend le tram, vous voyez le fil qui l'attache.^^
Un dessin de mon monde rêvé,
Je vous présente la plus jolie cliente que j'ai vu pour l'instant, le premier dessin de mon carnet, et il date déjà de 18 mois.
Je vous souhaite une semaine remplie de joyeux sourires.

mercredi 6 juin 2007

Mardi soir

La trame de cette histoire n'est pas un drame
Je manque d'états d'âme, ça devient un slam
Normalement, c'est ma soirée slam
Hélas il n'y avait plus de tram.

En partant de la droite, l'adroit boulanger
A son côté droit, le maladroit contrôleur,
Puis viennent les étudiants boudeurs,
Le fabuleux charpentier est occupé,
Alors le luthier a pris sa place
On n'a pas d'écrivain donc point d'alexandrin
Mais notre voyageur est plein d'entrain
Au milieu des ingénieurs
Et les docteurs, face à la glace
Tournent le dos au jardinier
Ce dernier est un rêveur
Il sent encore ses fringues
Qui chlinguent l'odeur des fleurs.
Il me dit:" Etrange, les odeurs
Quand on pleure, ils sont communs et pareils,
Le parfum qui nous trouble le sommeil"
Et moi pauvre vietnamien
Qui cherche à faire le lien
Entre mon pote pied noir
Et ce noir français,François.
Enfin, avant d'aller me coucher
Je voudrai vous écrire le pire,
Qu'on est tous enchaîné, sans rire
Aux pieds de la liberté.

mardi 5 juin 2007

Le marchand des rêves

Sous la pluie douce, par dessus les couleurs,
Son pas ni las ni connu de la trève
Le marchand des rêves vit son rêve,
Son sac rempli de nuits des rêveurs.

tu dung



J'ai réussi à trouver complètement ma peinture, ce qui n'empêchera en rien les modifications à venir, mais je ne peux faire le boulot pour ma survie, écrire et faire mon travail de peintre, apprécier comme il se doit la crise de la trentaine et d'autres joies encore, ainsi je continuerai à vous partager mes couleurs quand elles seront prêtes.
Je vous remercie sincèrement pour tout et que vos meilleurs rêves vous accompagnent.

jeudi 31 mai 2007

La fête

A la première contraction sincère,
En milliers et mouillées secondes,
Ronde, souriante par dessus l'éther,
Courante, comptante en mois ronds,

Douze saisons vinrent berceuses
Mes insconcients croa croa
Aux doux bras de rêveuse
Eternellement, deux étaient là.

Au deuxième titillement,
Je vis des heures fécondes
Au tapis de nombreux défis lents,
Brindilles de mes primitives secondes.

Lutteuse au poids tamisé,
Championne même à la Tamise
Toujours, à chaque douceur émise
La bise en son intérieur se brisait.

Quand un nouveau charpentier arrive
J'ai choisi la lune et l'éclipse,
Puisse-tu voir tes chaînes qui s'éclipsent,
S'évaporent à jamais tes rives.

Les rides dont tu brides tant
Aux roses poudres, vermillons,
Au son joyeux d'un nouvel enfant
Te maquille vermeil à leur façon.

Ta coupe se prénomme saule pleureur,
Feuilles innombrables coupent tes ramures,
A l'allure de ce qui nous ait sûr
Portant loin du sol les fleurs,

Vers les murmures de vertes branches basses,
Prairie des murmures au sombre repère,
Les vipères chuchotent à ma table basse,
Je les chasse en levant haut mon verre.

Leurs jalousies et leurs paroles d'argent,
Elles t'enrichissent en comptant,
Quand je m'endors, en mon silence
Je t'enrichis plus que l'or.

J'ai eu en cadeau ta jolie croix,
Ta voix sans échos de nouveaux mots
Me traîne à tour d'aiguille en photo
Redresse mon dos à ton image, ma foi,

Peut-être, tu me liras avant de te taire,
Ces mots qui ne sont pas ma langue maternelle
Pour le temps qu'ils me sont bien fils naturels,
Sels et fiers de l'amour dont tu es mère.

dimanche 27 mai 2007

Le vieux village

Inconnu, au bord d'un fleuve en crue
Soutenu par un banc au bois nu
A regarder le sourire de l'innocence
Croquant un visage sans expérience,

Aimer à regretter un passé charmant
Tout oublier pour ne point souffrir
Chercher en vain un fait pour haïr
Les pensées manquent, la joie demeure changeante.

Que puis-je dire ? En quoi pourrai-faire un éloge ?
Une ombre familière, derrière une toge
Sans cette dernière, la lumière est de trop
Sans cette dernière, rien est beau.

mercredi 23 mai 2007

Lunatique...assez métallique

Je commence par me débarrasser de mes clés, de mon portefeuille, de mon blouson puis j'avance d'un pas. Une forte appréhension arrive, la cage thoracique se gonfle d'un coup mais au lieu d'une bouffée d'air réconcilliant, la peur de m'écrase devant ce tas déchaîné y est entrée. Ma mâchoire est serrée pour éviter de me mordre la langue pendant les prochaines secousses, je joue des coudes et je m'approche encore de plus près vers la basse continue, plus près encore, là, à cet endroit où il y a plus que le coeur qui résonne dans un son qui ignore le corps.


Deftones, Change.

D'un coup je me fait bousculer, entrainé malgré moi à me jeter dans un bain de chair. Les cheveux mouillés me piquent le visage, ils me piquent les yeux puis ils me piquent le nez. Un coup d'épaule suivi d'un autre, et encore un autre. Un bras. Un corps entier s'est jeté sur moi et bien d'autres coups encore, j'ai mal, est-ce que je saigne? Je ne vois rien, je n'ai pas le temps, je finis par accepter de me prendre des coups et vibrer de toute ma violence. Soudain un inconnu me sourit et me fait signe qu'il va me soulever. Surpris, tout mon poids repose déjà sur ses épaules, de cette hauteur je me couche, raide, sur le lit de bras et je flotte; trente secondes, c'est court. Je n'ai rien ressenti alors je tombe sans qu'on ne me rattrappe. Le bref instant où l'esprit a heurté la conscience, enfoncé des cailloux ronds et pointus dans le dos, petits et plats dans la peau.


Faith no more, The gentle art to make ennemies.

La douleur, le souffle coupé par l'effort, l'instinct dit de faire attention mais l'envie insatiable d'être encore flottant est trop fort alors je recommence mais je ne lutte plus par manque de force et je me sens bercé par le mouvement d'une masse de chair transpirante, suintante l'alcool, mes jambes redécollent, l'espace qu'occupe mon corps devient infime, les mains ne protègent plus le visage, la tête tourne et cogne sur les os et la chair humide.La musique est sublime. Dès ce moment là je fais signe que je veux être là haut, je ne sais pas comment mais les mains sont là à me soutenir, les doigts massent légèrement mon dos douloureux, les mains pressent précisément sur les bleus encore récents. Mes pieds levés, mes mains levées, à fin de ne pas cogner sur les têtes qui sont dessous ou pire encore par mégard crever avec mes doigts des yeux innocents. Trop conscient, je dois fermer à présent mes paupières et revivre cette sensation qui ne dure qu'une fraction de seconde où l'air joue contre la gravité sur soixante mètres de hauteur et je retombe toujours.


A perfect circle, 3 libras.

A l'adolescent qui se jette furieusement dans la musique pour vivre.

dimanche 20 mai 2007

Au commencement


54x73
encre, acrylique, collection privée

mardi 15 mai 2007

Un peu plus tard

Flottant, sans flots ni d'étang
En étant flot trop flottant
Je suis trop dans la masse d'antan.

Ce levant, va-t-il se mettre au chant?

Faire un croquis de mon insomnie
Sans patience trace de crayon
A travers le mot et ses rayons.

Où est l'ombre dans ce lit?

A quatre pattes, je vois la terre,
Ses deux jambes à la lumière
Enjambent la jeunesse à trois.

J'arrive en cheval à Troie
Mon amour n'est pas Hélène
Je m'imagine cette scène.

Saine, la lumière est claire?

Avec l'assurance des amers
J'aimerai peindre ma vie
Sans foncer vos utopies.

Ici, passé d'asie rejoint.
Lointain pays en forme d'esse
Debout l'homme n'a de cesse
Rejoindre les deux bouts au loin.

Tu dung

Mardi matin

Il est deux heures et demi du matin
Je suis assis là, au milieu de la nuit
Une voix et des bruits sans fin
Me poursuivent en ce noir matin.

Enregistrer en mode brouillon, bleu
Trop peu de mots dans ce mélange
Publier en un clique, orange
Je ne puisse me contenter de si peu.

Un moustique, une claque, ma peau en feu.

mercredi 9 mai 2007

La statue

Un jour sur trois, par dessus des toits
Le vent n'est pas déçu ni des soies
Un soir sur trois, véritablement
Des astres doivent être deviné, l'air ment.

De hauts toits, je te vois là haut
Ô toi! tu me tourne le dos.
Le clocher te met en valeur
La cathédrale, ta splendeur.

Ton nom est toujours vierge, même cachet,
Suprême à la saison passée.
En corps, te voilà revenue dorée
Sans contenu, ton sourire adoré,
De mes pauvres airs te moquer,
Quand au coin de la rue, sous tes pieds,
Je te vois comme divertissement.

Tu ne m'as fait aucun,
De mon destin,
Avertissement,
Car tu n'en sais rien de la maldonne
De la chair qu'ont les statues
Mais avant que ma chair ne se tût
Je te salue, Ô Madonne.

Tu dung

mardi 8 mai 2007

La répétition

La répétition: " processus mental intentionnel qui permet d'augmenter la persistance d'une trace mnésique (pouvant aller jusqu'à quelques heures) et la probabilité qu'elle soit stockée d'une façon plus ou moins permanente en mémoire à long terme. "
Dans quel but ? Celui de s'occuper de sa mémoire, du même fait celui du développement de son espèce afin d'assurer la survie de sa descendance. Le corps est destructible mais l'homme et son intelligence ont inventé les outils nécessaires pour stocker la mémoire, ainsi favoriser l'évolution de l'espèce humaine.
La première fois que l'on fait, dépourvu d'expérience et de savoir du résultat final, ce que l'on fait est vite fait. A la deuxième fois, nous faisons plus lentement, plus précisément, l'assurance est là et le temps ne compte plus. Ce qui m'amène à cette anecdote.
Un ami, aujourd'hui même, dit une blague à haute voix et personne n'a rit. Quinze secondes plus tard il répéta calmement.
- Ce jeu me casse les couilles car les mobs me pètent les burnes. ( mob est le mot désignant le Personnage Non Joueur dans un jeu vidéo )
Toujours aucune réponse, dans un cybercafé, une salle de jeux en réseaux sur ordinateur via internet, les joueurs sont absorbés par le monde virtuel et portent des casques donc ils n'entendent rien. De ce fait j'ai dû répondre d'une voix ordinaire.
- Rigolez! les gens, Nounours vous a dit une blague pour vous parler car il se sent seul.
- Aujourd'hui, c'est la deuxième méchanceté que tu me dit, me répondit-il en se retournant.
- Je suis né méchant, rétorquai-je laconiquement, surpris tout en continuant ma besogne.
Puis il s'est remis à jouer.
Plus tard, on est sorti fumer une cigarette, à la porte de derrière de la salle.
- Quand tu as dit ta blague la première fois, si tu t'étais retourné vers moi, tu m'aurais vu rire en ta direction en essuyant la vaisselle, lui parlai-je.
- Mais... objecta-il en me regardant.
Je l'ai coupé et j'ai répété mots pour mots plus lentement.
- Quand tu a dit ta blague la première fois, si tu t'étais retourné vers moi, tu m'aurais vu rire en ta direction en essuyant la vaisselle.
Son regard s'est redirigé vers moi, puis ses yeux se baissaient vers les mégots, à terre, encore fumant, un semblant de sourire se dessiner sur son visage, le même que celui de Mona.

Tu dung

samedi 5 mai 2007

Dos au roc

Grise fumée grise pensée
Flottante glissante ondulante
Pareil au vent glacé
Infiltrant sans secousse

Charitables tousses
Cent fantasmes vomissantes
Maladives pensées
Malhonnêtes fumées
Torturantes sans crier gard
Carressantes par moment

Sous un ciel blafard
Adossé à un pauvre roc
Il fume et il attend
Le dernier reposant choc.

Tudung

vendredi 4 mai 2007

mercredi 2 mai 2007

"o dau" ou égarement des sens



40x80 en cours d'étude

Métamorphoses

40x80

vendredi 20 avril 2007

La flamme

Cette flamme sereine,
Née de cire, fil et oxygène,
Bougie, existante sans haine,
Dansante, brille sans gêne.

Cette flamme instantanée,
Née de racines, air et graines,
Tabac, voyageur momentané,
fume comme brume mondaine.

Cette flamme, bouts de chêne,
Née de bois, terre et grêles
Feu de cheminée, lumière saine
Verte, baigne la peine.

Cette âme, échos à l'orange,
Tintillante drôle de mélange,
Infiniment grise calme,
La nuit étreint cette flamme.

Tudung

samedi 14 avril 2007

Marécages

vendu

Vendredi 13

La musique à trois cents tics,
Mes pensées se traînent,
Entourées de laine sans tique,
Comme la fumée, s'emmêlent.

Par le nez, elle pique
La haine d'être en peine.
Mais les mots se plaignent,
Et l'encre coule du bic.

Tudung

jeudi 12 avril 2007

Lettres à un jeune poète

A cette journée ensolleillée,
Je dois présenter ce livre. Une amie me l'a offert il y a déjà un certain temps, au moment de doute, quand je me posais la question si je dois continuer à créer ou non. Et c'est seulement aujourd'hui que j'ai entrepris de le lire, que dire si ce n'est que je l'ai aimé et je pourrais m'arrêté de commenter ici, mais j'en ressens le besoin de continuer. Chaque lettre, je l'ai lue et vit, et c'est pour cela qu'il m'est difficile de vous citer un passage. Je vais me contenter de vous faire lire les derniers mots avant ma pause car je dois tout de même aller voir comment les lumières réagissent sur les visages passants de cette ville que j'ai adoptée, où je me dis, parfois, mes semelles marchent sur les traces invisibles de quelqu'un qui est déjà passé par là.

"Et si je dois vous dire encore une chose, la voici: ne croyez pas que celui qui essaie de vous réconforter vit sans peine parmi les mots simples et calmes qui parfois vous font du bien. Il y a dans sa vie beaucoup de peine et de tristesse, dans cette vie qui reste loin en deçà de vous. Si, à vrai dire, il en était autrement, il n'aurait jamais pu trouver ces mots.
votre:
Rainer Maria Rilke "