vendredi 20 avril 2007

La flamme

Cette flamme sereine,
Née de cire, fil et oxygène,
Bougie, existante sans haine,
Dansante, brille sans gêne.

Cette flamme instantanée,
Née de racines, air et graines,
Tabac, voyageur momentané,
fume comme brume mondaine.

Cette flamme, bouts de chêne,
Née de bois, terre et grêles
Feu de cheminée, lumière saine
Verte, baigne la peine.

Cette âme, échos à l'orange,
Tintillante drôle de mélange,
Infiniment grise calme,
La nuit étreint cette flamme.

Tudung

samedi 14 avril 2007

Marécages

vendu

Vendredi 13

La musique à trois cents tics,
Mes pensées se traînent,
Entourées de laine sans tique,
Comme la fumée, s'emmêlent.

Par le nez, elle pique
La haine d'être en peine.
Mais les mots se plaignent,
Et l'encre coule du bic.

Tudung

jeudi 12 avril 2007

Lettres à un jeune poète

A cette journée ensolleillée,
Je dois présenter ce livre. Une amie me l'a offert il y a déjà un certain temps, au moment de doute, quand je me posais la question si je dois continuer à créer ou non. Et c'est seulement aujourd'hui que j'ai entrepris de le lire, que dire si ce n'est que je l'ai aimé et je pourrais m'arrêté de commenter ici, mais j'en ressens le besoin de continuer. Chaque lettre, je l'ai lue et vit, et c'est pour cela qu'il m'est difficile de vous citer un passage. Je vais me contenter de vous faire lire les derniers mots avant ma pause car je dois tout de même aller voir comment les lumières réagissent sur les visages passants de cette ville que j'ai adoptée, où je me dis, parfois, mes semelles marchent sur les traces invisibles de quelqu'un qui est déjà passé par là.

"Et si je dois vous dire encore une chose, la voici: ne croyez pas que celui qui essaie de vous réconforter vit sans peine parmi les mots simples et calmes qui parfois vous font du bien. Il y a dans sa vie beaucoup de peine et de tristesse, dans cette vie qui reste loin en deçà de vous. Si, à vrai dire, il en était autrement, il n'aurait jamais pu trouver ces mots.
votre:
Rainer Maria Rilke "

mercredi 11 avril 2007

Un peu

Un peu de si ,
Un peu de ça ,
Un peu de si ,
Un peu de la ,

Et la simple fleur
En d'autre langage
Se dit hoa.

Et la simple fleur
En notre langage
Se dit toi.

mardi 10 avril 2007

sans titre



je rajoute la toile finie, et "lumières,évasion" trottinent dans ma tête.

lundi 9 avril 2007

Le cerisier

Il fleurit seul.
Les fleurs blanches
D'un corps encore adolescent
Etouffé,caché,se cachent dans
La masse des chênes de cinquante ans.
Comment le dessiner ?
Trop de vert, trop de penchant
Tous du même côté
Et je n'ai
Que du bleu dans la main
L'autre est vide, sans entrain.
Son reflet tremblottant
Sur les ondes à l'air inlassable,
Il fleurit et se démarque
Ils l'ont vu, aucun ne s'y attarde.
Bouchon suspendu à la ligne,
Le vin aime les pêcheurs
Tous, humains joyeux
Sociables et rieurs,
Qui plus est
pêle-mêles sont les pensées.

Tudung

lumières, évasion
























L'ordre des photos est inversé, de 6h du matin à midi en partant du bas vers le haut. Je vous présente ici les images qui vont m'aider à mieux travailler mes peintures.










dimanche 8 avril 2007

croquis au bord d'un étang



Je vous ai ramené quelques souvernirs de ce beau week-end, voici un petit aperçu.

Je n'ai pas pu résisté à l'envie de mettre mes rêves aux deux derniers croquis.

jeudi 5 avril 2007

Truyen Kieu

Nguyen Du était un poète vietnamien, célèbre et apprécié, qui écrivit en chu nôm, l’ancienne écriture du Vietnam. Je vous présente ici un passage de son poème épique.

Sầu đong càng khắc càng đầy
Ba thu dọn lại một ngày dài ghê
Mây Tần khóa kín song the
Bụi hồng lẽo đẽo đi về chiêm bao
Tuần trăng khuyết, đĩa dầu hao
Mặt tơ tưởng mặt, lòng ngao ngán lòng
Buồng văn hơi giá như đồng
Trúc se ngón thỏ, tơ chùng phím loan
Mành tương phơn phớt gió đàn
Hương gây mùi nhớ, trà khan giọng tình

La charge de tristesse, à mesure qu'on y puisait, se remplissait davantage à chaque instant. Trois automnes se consumaient dans chaque jour interminable. Des nuages indifférents cadenassaient la fenêtre de gaze. De son monde de poussière rose, il s'y dirigeait en songe.
La lune décroissait, l'huile des lampes tarissait. Son visage appelait un visage ; son coeur soupirait après un autre coeur.
L'atmosphère du cabinet de travail était glaciale comme du cuivre. Durcie la pointe en poils de lapin des pinceaux, détendues les cordes du luth.
Les stores de bambou palpitaient à la brise. L'encens éveillait le parfum du souvenir ; le thé faisait désirer l'arôme de l'amour.

Bibliographie : Truyện Kiều và tuổi trẻ (Kieu et la jeunesse), Lê Hữu Mục, Phạm Thị Nhung, Ðặng Quốc Cơ,
Editions Làng Văn, Paris, France, 1998

Cet article résume quelques peu l'ambiance dans la quelle j'ai été élevé et éduqué: l'obéissance et respect des anciens et les ainés, les devoirs familliaux, les devoirs envers le pays...
Un bout de mon enfance est passé à regarder et à écouter les adaptations théâtrales de "Kieu" de Nguyen Du, en alternance avec les contes populaires du Viet nam, des romans et films histoiriques de capes et d'épées dans le genre "Tigre et Dragon" avec les effets spéciaux un peu plus mal fait. Mais j'ai vu aussi Rambo, Predator, Hellraiser... et bien sûr Bruce Lee et Jackie Chan, avant mes 12 ans. Après l'école, je faisais aussi tôt mes devoirs puis je m'empressait à dessiner, colorier des livres de dessins pour enfant que mon père m'avait envoyé de France. Je jouais aussi avec les autres enfants de mon quartier, le plus chaud de Sai Gon, parfois nos jouets étaient en plastique, bois ou argile parfois ils étaient nos mains, nos pieds et un peu de nos sangs et larmes.

paysage de printemps

Xuân canh

Duong liêu hoa thâm diêu ngu tri
Hoa duong thiêm anh mô vân phi
Khach lai bât vân nhân gian su
Công y lan can khan thuy vi

(Dans l'épais buisson de saules fleurissant, chantent lentement les oiseaux)
(Sur la terrasse, se dessine l'ombre de la maison, [dans le ciel aperçu de la terrasse] voguent les nuages du soir)
(Ceux qui [me] rendent une visite amicale ne [me] questionnent pas sur les choses de ce monde
(Nous nous sommes simplement accoudés au balcon portant nos regards sur les vapeurs bleutées coiffant les montagnes [au loin]
Trân Nhân Tông

mercredi 4 avril 2007

Ce soir là

Ce soir là, encore enfant et rêveur,
Boudeur devant un beau gâteau
Je ne goûtait pas la peur
Encore moins à mes futures maux

Ceux de l'ombre à chaque rue
Ceux des silhouttes de dos
un peu de ces chevelus
un peu de mes futures maux

Je te voyais avec moi demain
A table, me regarder manger
L'air soucieux de ma faim
Inquiet de mes futures maux

Mes yeux, à mon regret,
Manquaient encore de reflet
Celui d'un homme en trop
Qui connaît mes futures maux.

Sur l'instant

Je ne vois pas ce que j'ai fait au Mal
J'ai besoin d'une pluie glaciale,
Et calmer sa vengence
A la tombée de mes sens.

A trois milles lieux d'ici
Il est parti, mon esprit.
Mais cette lente mélancolie
Est, à cet instant vivant,
Librement, créant sans complexe,
d'un air enfantin perplexe
Des états avides de néant.

Trainées par un piano fainéant,
Mes pensée telles des notes molles
S'échappent des cordes folles.

Graves, puis graves encore aigues
Avec douceur des voix sont venues
Puis tes bras m'ont soutenu
Comme dans un rêve déjà vécu,
Et tu n'es déjà plus.

Encore à vagabonder,
Je reviens à ce banc cimenté.
Du haut des cimes, tes airs
Traînent et descendent
Des sentiments transparents.

A mille nuits de cet enfer,
J'avais peur de mon amour,
Qu'il ne me jouait encore des tours
Où j'étais le prisonnier.

Maintenant, je me hais,
Ce banc las le sait,
Car il a vu l'éternité
Quand je m'enchaînerai
Pendant la pluie froide
Mes airs lourds et muets
A des ombres du passé.

mardi 3 avril 2007

Atlas



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lundi 2 avril 2007

Marécages

La nuit encore lasse de sa cage
S'en va mollement en trainée noire
Les rayons verticaux prennent place.
Tout est douceur, nullle rage
Chaque cheveux économise
Quelques peu, quelques énergies
Picote le cerveau enore endormi
Les moteurs grondent déjà, douloureux,
Les pas résonnent courageux
La lumière nettoie la cage
Les trainées noire laissent place
A un semblant d'ivoire et
Un air frais, tranquillement, lacèrent
Les cous dénudés et confiants.
Gris, blanc, noir et dégradé
Laissent place à vert, bleu, bleuté
Jaune, orange, rose orangé.
Le café sent bon et mousse
La journée à la belle couleur de thé.

dimanche 1 avril 2007

The Raven

Edgar Allan Poe
The Raven
[First published in 1845]

Once upon a midnight dreary, while I pondered weak and weary,
Over many a quaint and curious volume of forgotten lore,
While I nodded, nearly napping, suddenly there came a tapping,
As of some one gently rapping, rapping at my chamber door.
`'Tis some visitor,' I muttered, `tapping at my chamber door -
Only this, and nothing more.'

Ah, distinctly I remember it was in the bleak December,
And each separate dying ember wrought its ghost upon the floor.
Eagerly I wished the morrow; - vainly I had sought to borrow
From my books surcease of sorrow - sorrow for the lost Lenore -
For the rare and radiant maiden whom the angels named Lenore -
Nameless here for evermore.

And the silken sad uncertain rustling of each purple curtain
Thrilled me - filled me with fantastic terrors never felt before;
So that now, to still the beating of my heart, I stood repeating
`'Tis some visitor entreating entrance at my chamber door -
Some late visitor entreating entrance at my chamber door; -
This it is, and nothing more,

'Presently my soul grew stronger; hesitating then no longer,
`Sir,' said I, `or Madam, truly your forgiveness I implore;
But the fact is I was napping, and so gently you came rapping,
And so faintly you came tapping, tapping at my chamber door,
That I scarce was sure I heard you' - here I opened wide the door; -
Darkness there, and nothing more.

Deep into that darkness peering, long I stood there wondering, fearing,
Doubting, dreaming dreams no mortal ever dared to dream before
But the silence was unbroken, and the darkness gave no token,
And the only word there spoken was the whispered word, `Lenore!
'This I whispered, and an echo murmured back theword,`Lenore!'
Merely this and nothing more.

Back into the chamber turning, all my soul within me burning,
Soon again I heard a tapping somewhat louder than before.
`Surely,' said I, `surely that is something at my window lattice;
Let me see then, what thereat is, and this mystery explore -
Let my heart be still a moment and this mystery explore; -
'Tis the wind and nothing more!'

Open here I flung the shutter, when, with many a flirt and flutter,
In there stepped a stately raven of the saintly days of yore.
Not the least obeisance made he; not a minute stopped or stayed he;
But, with mien of lord or lady, perched above my chamber door -
Perched upon a bust of Pallas just above my chamber door -
Perched, and sat, and nothing more.

Then this ebony bird beguiling my sad fancy into smiling,
By the grave and stern decorum of the countenance it wore,
`Though thy crest be shorn and shaven, thou,' I said, `art sure no craven.
Ghastly grim and ancient raven wandering from the nightly shore -
Tell me what thy lordly name is on the Night's Plutonian shore!'
Quoth the raven, `Nevermore.'

Much I marvelled this ungainly fowl to hear discourse so plainly,
Though its answer little meaning - little relevancy bore;
For we cannot help agreeing that no living human being
Ever yet was blessed with seeing bird above his chamber door -
Bird or beast above the sculptured bust above his chamber door,
With such name as `Nevermore.'

But the raven, sitting lonely on the placid bust, spoke only,
That one word, as if his soul in that one word he did outpour.
Nothing further then he uttered - not a feather then he fluttered -
Till I scarcely more than muttered `Other friends have flown before -
On the morrow will he leave me, as my hopes have flown before.'
Then the bird said, `Nevermore.'

Startled at the stillness broken by reply so aptly spoken,
`Doubtless,' said I, `what it utters is its only stock and store,
Caught from some unhappy master whom unmerciful disaster
Followed fast and followed faster till his songs one burden bore -
Till the dirges of his hope that melancholy burden bore
Of "Never-nevermore."

'But the raven still beguiling all my sad soul into smiling,
Straight I wheeled a cushioned seat in front of bird and bust and door;
Then, upon the velvet sinking, I betook myself to linking
Fancy unto fancy, thinking what this ominous bird of yore -
What this grim, ungainly, gaunt, and ominous bird of yore
Meant in croaking `Nevermore.'

This I sat engaged in guessing, but no syllable expressing
To the fowl whose fiery eyes now burned into my bosom's core;
This and more I sat divining, with my head at ease reclining
On the cushion's velvet lining that the lamp-light gloated o'er,
But whose velvet violet lining with the lamp-light gloating o'er,
She shall press, ah, nevermore!

Then, methought, the air grew denser, perfumed from an unseen censer
Swung by Seraphim whose foot-falls tinkled on the tufted floor.
`Wretch,' I cried, `thy God hath lent thee - by these angels he has sent thee
Respite - respite and nepenthe from thy memories of Lenore!
Quaff, oh quaff this kind nepenthe, and forget this lost Lenore!
'Quoth the raven, `Nevermore.'

`Prophet!' said I, `thing of evil! - prophet still, if bird or devil! -
Whether tempter sent, or whether tempest tossed thee here ashore,
Desolate yet all undaunted, on this desert land enchanted -
On this home by horror haunted - tell me truly, I implore -
Is there - is there balm in Gilead? - tell me - tell me, I implore!'
Quoth the raven, `Nevermore.'

`Prophet!' said I, `thing of evil! - prophet still, if bird or devil!
By that Heaven that bends above us - by that God we both adore -
Tell this soul with sorrow laden if, within the distant Aidenn,
It shall clasp a sainted maiden whom the angels named Lenore -
Clasp a rare and radiant maiden, whom the angels named Lenore?'
Quoth the raven, `Nevermore.'

`Be that word our sign of parting, bird or fiend!' I shrieked upstarting -
`Get thee back into the tempest and the Night's Plutonian shore!
Leave no black plume as a token of that lie thy soul hath spoken!
Leave my loneliness unbroken! - quit the bust above my door!
Take thy beak from out my heart, and take thy form from off my door!'
Quoth the raven, `Nevermore.'

And the raven, never flitting, still is sitting, still is sitting
On the pallid bust of Pallas just above my chamber door;
And his eyes have all the seeming of a demon's that is dreaming,
And the lamp-light o'er him streaming throws his shadow on the floor;
And my soul from out that shadow that lies floating on the floor
Shall be lifted - nevermore!