vendredi 14 septembre 2007

Goethe et Turner


Norham castle, sunrise, William Turner

" 155. Quand l'obscurité de l'espace infini est vue à travers des brumes atmosphériques éclairées par la lumière du jour, la couleur bleue apparaît. Sur les sommets élevés, le ciel apparaît de jour bleu roi, parce que seules quelques vapeurs légères flottent devant les ténèbres de l'espace infini; dès qu'on descend dans les vallées, le bleu s'éclaircit et passe finalement à un blanc bleuté dans certaines régions et lorsque les brumes deviennent plus dense.

156. Pour la même raison , les montagnes nous parraissent bleues; car lorsque nous les regardons à une distance qui ne permet plus de percevoir leurs couleur propres, la lumière qu'elles renvoient n'atteint plus notre oeil , et elles se comportent comme un objet tout à fait obscur qui, à travers les brumes troubles interposées apparaît dès lors bleu."

Traité des couleurs Goethe.

Avec la lecture de Goethe, je ne vois plus les couleurs du même oeil.
Quand nous regardons la lumière de face, le soleil par exemple, nous plissons les yeux instinctivement. Les peintres se servent de cette action pour discerner les contrastes et le clair-obscur. Puis, une fois le travail avancé, ils regardent la peinture dans un miroir, et ils corrigent les défauts qui ne sont pas visible à l'oeil nu.
J'ai découvert les peintures de William Turner que depuis peu, et je suis resté fasciné. Je me demande s'il ne passait pas son temps à regarder le soleil de face car j'ai l'impression que la lumière efface les formes des objets qu'à cette condition.