jeudi 5 avril 2007

Truyen Kieu

Nguyen Du était un poète vietnamien, célèbre et apprécié, qui écrivit en chu nôm, l’ancienne écriture du Vietnam. Je vous présente ici un passage de son poème épique.

Sầu đong càng khắc càng đầy
Ba thu dọn lại một ngày dài ghê
Mây Tần khóa kín song the
Bụi hồng lẽo đẽo đi về chiêm bao
Tuần trăng khuyết, đĩa dầu hao
Mặt tơ tưởng mặt, lòng ngao ngán lòng
Buồng văn hơi giá như đồng
Trúc se ngón thỏ, tơ chùng phím loan
Mành tương phơn phớt gió đàn
Hương gây mùi nhớ, trà khan giọng tình

La charge de tristesse, à mesure qu'on y puisait, se remplissait davantage à chaque instant. Trois automnes se consumaient dans chaque jour interminable. Des nuages indifférents cadenassaient la fenêtre de gaze. De son monde de poussière rose, il s'y dirigeait en songe.
La lune décroissait, l'huile des lampes tarissait. Son visage appelait un visage ; son coeur soupirait après un autre coeur.
L'atmosphère du cabinet de travail était glaciale comme du cuivre. Durcie la pointe en poils de lapin des pinceaux, détendues les cordes du luth.
Les stores de bambou palpitaient à la brise. L'encens éveillait le parfum du souvenir ; le thé faisait désirer l'arôme de l'amour.

Bibliographie : Truyện Kiều và tuổi trẻ (Kieu et la jeunesse), Lê Hữu Mục, Phạm Thị Nhung, Ðặng Quốc Cơ,
Editions Làng Văn, Paris, France, 1998

Cet article résume quelques peu l'ambiance dans la quelle j'ai été élevé et éduqué: l'obéissance et respect des anciens et les ainés, les devoirs familliaux, les devoirs envers le pays...
Un bout de mon enfance est passé à regarder et à écouter les adaptations théâtrales de "Kieu" de Nguyen Du, en alternance avec les contes populaires du Viet nam, des romans et films histoiriques de capes et d'épées dans le genre "Tigre et Dragon" avec les effets spéciaux un peu plus mal fait. Mais j'ai vu aussi Rambo, Predator, Hellraiser... et bien sûr Bruce Lee et Jackie Chan, avant mes 12 ans. Après l'école, je faisais aussi tôt mes devoirs puis je m'empressait à dessiner, colorier des livres de dessins pour enfant que mon père m'avait envoyé de France. Je jouais aussi avec les autres enfants de mon quartier, le plus chaud de Sai Gon, parfois nos jouets étaient en plastique, bois ou argile parfois ils étaient nos mains, nos pieds et un peu de nos sangs et larmes.